Numéro Janvier - Février - Mars 2020

Sommaire

VIE SPIRITUELLE

Oui, j’ai rêvé ! – André Gadbois

J’avais 12 ans et la ruelle de la rue Bordeaux, transformée en patinoire ou en terrain de football, me faisait rêver à l’amitié, à la victoire et à la solidarité (celle de la « gang » évidemment, comme les Hébreux au désert !). Puis, j’ai eu 15 ans et la promesse scoute m’a fait rêver à une fraternité mondiale et à un immense feu de camp pour célébrer la joyeuse marche de tous les gars et de toutes les filles du monde. À 25 ans, je rêvais d’une société sans classe, sans taudis et sans mépris où chacun et chacune se faisait le prochain de l’autre; j’ai eu 40 ans et j’ai rêvé à un système scolaire dans lequel les enfants en difficulté seraient épaulés avec tendresse et imagination. Je suis dans la soixantaine et je crois que mes rêves ont encore un joli bout de chemin à faire pour se réaliser. Oui j’ai rêvé, j’ai rêvé souvent d’un monde dans lequel personne ne serait obligé de vivre à genoux sauf pour se mettre à la hauteur des yeux d’un petit enfant qui pleure (ou rit) de tout son coeur. Et j’y rêve encore, malgré la réalité, je persiste et je résiste aux gourous, je ne veux pas me résigner « car les êtres humains sont des créateurs. Nous n’avons pas à suivre les tendances. Nous pouvons les inverser, les faire mentir. »

JEUNES

Inspiration de Dieu dans la vie de Délia – Suzanne Labelle, m.i.c.

Fille d’un Dieu-Père dont la créativité est sans limite, Délia Tétreault n’est pas à court d’inspiration lorsqu’elle cherche à le remercier pour tous les dons reçus de lui. Mais, pour raison de santé ou autre, elle passe d’un refus d’entrée au Carmel à un échec d’essaie de vie chez d’autres
religieuses, d’un départ manqué pour l’Afrique comme missionnaire laïque à plusieurs années de dévouement auprès des plus démunis, tout en
recherchant la volonté de Dieu sur elle.

Sans en arriver encore à la certitude d’être là où Dieu la veut, elle inaugure, avec quelques compagnes, une école apostolique pour jeunes filles désireuses de devenir missionnaires. L’Esprit Saint la menant plus loin, elle et ses collaboratrices s’acheminent vers la vie religieuse. C’est alors que nait, en 1902, le premier institut religieux missionnaire à être fondé sur le continent américain et en 1904, le pape Pie X lui donne de nom de Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception. Quelle joie ! Délia Tétreault collabore en plus à la fondation d’un séminaire pour les Missions Étrangères, à la remise à jour au Québec de la Propagation de la Foi et de la Sainte-Enfance et à l’inauguration de maisons de retraites fermées féminines.

CULTURES ET MISSION

Le droit au retour (1ere partie) – Beverly Romualdo, m.i.c., Dr Rica de los Reyes-Ancheta

On compte 370 millions d’autochtones répartis dans 70 pays dans le monde. Les peuples autochtones sont constitués d’individus et de sociétés culturellement distincts. Leur identité est liée à la terre qu’ils occupent et dont ils dépendent pour vivre. Aux Philippines, les Mangyans1 de l’île de Mindoro parlent leur propre langue et ont une identité propre. Depuis toujours, ils revendiquent le droit de retourner sur leurs terres ancestrales, un combat acharné qui teinte leur histoire. Même si la protection des peuples autochtones a été incluse dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, présentée le 13 septembre 20072, le gouvernement local et les Philippins influents des basses terres ont toujours rejeté du revers de la main les revendications territoriales des autochtones.

La lutte pour garantir aux Mangyans-Alangans le droit de conserver leur territoire ancestral est devenue celle des Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception (MIC) et de Sr Beverly Romualdo, en particulier. C’est en travaillant avec les membres de cette tribu que les religieuses ont constaté qu’il existait de puissants motifs pour relancer et assurer ce désir d’autodétermination.

Ce que j’ai, je te le donne – Noëlline Rasoafara, m.i.c.

Le centre MAHEREZA est un centre social médical et culturel au service de la personne humaine. Il est dirigé par les Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception et se situe dans un quartier pauvre de la capitale d’Antananarivo, à Madagascar. Notre devise est : « Disciples
passionnés de la mission de Jésus, témoignons de la joie de l’évangile au monde ». Tout ce que nous faisons est pour le bienêtre des gens et la gloire de Dieu.

Congrès écolo et mesures urgentes à prendre - Lilia Frondosa, m.i.c.

Sr Regina Villarte, m.i.c., Supérieure provinciale des Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception aux Philippines, a demandé aux soeurs Librada Bantilan et Lilia J. Frondoza d’assister au Congrès national des représentants écologiques religieux diocésains. Le congrès a été lancé par un groupe de différentes ONG et de représentants écologiques catholiques désirant mettre en oeuvre les valeurs de l’encyclique du pape François : Laudato Si’. L’évêque, Mgr Broderick Pabillo, le Père Pete Montallana et M. Yeb Sano de Greenpeace, section Asie du Sud-Est, sont au nombre des grands organisateurs du congrès.

Sur 85 diocèses, 45 ont accepté d’envoyer des participants, dont 4 évêques, 20 curés de paroisse, 25 religieuses et 50 laïques des régions de Luzon, Visayas et Mindanao.

Le but de ce congrès était d’accélérer la guérison de notre mère la Terre en proposant une feuille de route quinquennale visant à diminuer l’empreinte carbone des Philippines. La feuille de route recommande à chaque famille de se convertir aux valeurs vertes en s’inspirant des
notions formulées dans l’encyclique Laudato Si’,

Le courage d’une femme face aux épreuvese – Noëlline Rasoafara, m.i.c.

Il y a des familles qui mènent une vie familiale harmonieuse, heureuse, pourvue du nécessaire alors qu’il y en a tant d’autres qui doivent se battre durement pour survivre. Sr Noëlline travaille dans le milieu défavorisé de Staramasay, à Madagascar. Devant la misère qu’elle côtoie chaque jour, elle s’interroge sur plusieurs cas alarmants.

Que votre joie rayonne et embellisse le monde entier !  – Ruth Christine Nyalazi, m.i.c.

Au début de chaque nouvelle année, on voit des candidates se présenter à la porte des maisons de formation de notre Institut. Pour les communautés qui accueillent ces jeunes se croyant destinées à la vie religieuse, c’est une tâche bien délicate de les prendre en charge, mais c’est le rôle dévolu aux maisons de formation. Après y avoir travaillé plusieurs années, on se rend compte que c’est à Dieu que revient la tâche de faire progresser ces nouvelles recrues. Je suis toujours émerveillée de voir l’oeuvre de Dieu transformer quotidiennement ces jeunes vies pleines de promesses.

Visage de la mission – Monique Fortier, m.i.c.

Le grand rêve missionnaire de Mère Délia, nous, les Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception, le vivons depuis plus de 100 ans. Il a pris, selon les époques, le visage des besoins du monde. Au XXIe siècle, le monde vit à l’heure de la mondialisation. Dans les grandes villes, les
cultures se mélangent et, avec les communications modernes, il n’y a plus de frontières. Dans ma province religieuse qui inclut le Pérou et la
Bolivie, nous sommes 20 soeurs de 6 nationalités différentes : péruvienne, bolivienne, chilienne, malgache, haïtienne et canadienne à partager la vie fraternelle. Nous avons des soeurs de 30 à 76 ans et deux postulantes dans la vingtaine. Nous pouvons donc dire que nous vivons la réalité interculturelle et intergénérationnelle. Cela exige  d’écouter, d’essayer de comprendre, de dialoguer et surtout de pardonner. C’est un défi, car notre éducation, nos manières de penser et de faire sont différentes.

MUSÉE D.-TÉTREAULT

La vie secrète des objets – Alexandre Payer

 Lorsque vous entrez dans le Musée Délia-Tétreault, vous vous retrouvez entouré par une centaine d’objets et d’images qui ont traversé les
époques et les océans. Dans les prochains numéros de la revue Le Précurseur, le Musée vous fera découvrir ses trésors à travers une série d’articles qui mettent en vedette un de ces objets, son histoire et son rôle-clé dans l’aventure missionnaire au Québec.

Sous les regards intrigués d’une vingtaine d’enfants, Soeur Gratia Blanchette installe son matériel. Nous sommes en 1926, dans une petite école de la paroisse de Saint-Germainde-Grantham. Les rideaux tirés filtrent la clarté matinale, plongeant dans une pénombre inhabituelle la classe silencieuse; il y a quelque chose de magique dans l’air. On entend un clic. Une lumière jaillit de la petite boîte en bois posée sur la table près de Soeur Blanchette : une fenêtre vers un autre monde vient soudain de se découper sur le mur opposé à l’appareil. Tous ont maintenant
les yeux rivés sur les images qui défilent, pendant qu’une voix lointaine leur explique les réalités de ces enfants d’ailleurs, apparus un bon matin sur le mur de leur classe.

À PROPOS DES MIC

Cent ans de jeunesse pour notre revue – Marie Rosette Lafortune, m.i.c.

En mai 2020, on fêtera le centenaire du Précurseur. En créant la revue, Délia Tétreault voulait faire connaitre les expériences missionnaires des soeurs par cet outil d’évangélisation. Deux témoins acceptent de raconter leur expérience.

Je crois que c’est une grâce que le Bon Dieu fait aux missionnaires et à ceux qu’ils quittent, que la distance ne les sépare pas. (Au fil des  jours... avec Délia) Notre fondatrice, Délia Tétreault, a mis sur pied une nouvelle technologie pour l’époque : publier une revue pour faire
connaitre les expériences missionnaires des soeurs envoyées au bout du monde. En mai 1920, Le Précurseur était né. Il représente l’arbre sur lequel chaque province de l’Institut se perche pour cueillir et partager les fruits de l’information, de la solidarité et de l’esprit d’équipe et relever ensemble les défis que nous impose la mission. Ainsi, les MIC tissent une trame de communication appelée témoignage de vie et évangélisation auprès des personnes.

 

Cent ans : un souffle, non, UN GRAND VENT !

Au jour de la Pentecôte, un grand vent s’est levé pour fortifier les apôtres. Leur peur s’est transformée en audace. Ils ont parcouru le monde pour annoncer le Christ ressuscité.


Il y a cent ans, l’Esprit Saint, toujours à l’oeuvre, a inspiré l’audacieuse Délia Tétreault. Le 20 mai 1920, elle lance la revue Le Précurseur. Elle a
un message à transmettre et croit au pouvoir de la presse. Comme un grand vent, les soeurs sillonnent villes et villages pour offrir la revue et semer la Parole de Dieu. La revue compte, dans les années 50, plus de 172 000 abonnés. Le pape Jean-Paul II, dans sa lettre encyclique La
mission du Christ Rédempteur, vient confirmer cette mission par l’écriture : L’information par la presse missionnaire et par les divers moyens audiovisuels servira à l’animation missionnaire. Oui, que de vocations missionnaires ont jailli à la suite de ces publications et combien de religieuses, prêtres et laïques ont consacré leur vie entière à la mission à travers le monde !


Depuis sa fondation, Le Précurseur/MIC Mission News a été fidèle à sa mission. Une mission non essoufflée qui brave les tempêtes. Bien des changements ont eu lieu en cent ans pour atteindre et intéresser le lectorat. L’équipe éditoriale, toujours à l’écoute de l’évolution des contextes sociologiques et ecclésiaux, est attentive et essaie de présenter un message actualisé.

Nos publications ont traité plusieurs causes humanitaires d’ici et d’ailleurs. Notre désir a toujours été d’appuyer le travail des missionnaires sur le terrain et de dénoncer des situations d’injustice et de pauvreté qui sévissent partout. Nous avons encouragé les actions écologiques à poser pour aider la planète, mais par-dessus tout, ce qui nous tient le plus à coeur, c’est le message d’amour du Christ pour l’humanité. Notre revue soutient l’animation missionnaire et nous souhaitons continuer à le faire.


Merci de votre intérêt et de votre appui. Si nous demeurons toujours actives après cent ans, c’est grâce à chacune et à chacun de vous. L’année 2020 sera une grande célébration d’Action de grâces pour toutes les personnes qui nous ont permis de rester fidèles à l’élan reçu de notre fondatrice Délia Tétreault, la Vénérable.

L'équipe

Membres de l'équipe éditoriale 

Marie-Paule Sanfaçon, directrice et rédactrice en chef

Originaire de Québec, missionnaire en Haïti, Sr Marie-Paule a travaillé auprès  de la jeunesse haïtienne dans le réseau de la catéchèse secondaire et de la pastorale jeunesse.

Aujourd’hui, elle est directrice de la Presse Missionnaire M.I.C.

Traductrice : Français à l’Anglais – MIC Mission News

Sr Claudette a été missionnaire au Malawi, Afrique. Elle a aussi travaillé dans les archidiocèses de San Francisco (Californie), Toronto (Ontario) et Vancouver (Colombie Britannique) comme coordonnatrice et promotrice des activités missionnaires archidiocésaines. Dans le contexte paroissial, elle a coordonné les programmes d’éducation chrétienne et a accompagné les jeunes dans leur cheminement de foi.

André Gadbois, membre de l'équipe éditoriale

Marié et père de deux enfants, André Gadbois, après plusieurs années en travail pastoral, a enseigné 20 ans auprès des enfants en grandes difficultés d'apprentissage et a été directeur d'école durant 10 ans. Très impliqué auprès des catéchumènes de l'Église de Montréal, il est le directeur de leur journal, le Sénevé.

Éric Désautel, membre de l'équipe éditoriale

Éric est candidat au programme de doctorat en sciences humaines

(Ph.D), au Centre d’études interdisciplinaires en société

et culture (CISSC) de l’Université Concordia.

 

Maurice Demers, membre de l'équipe éditoriale

Maurice Demers est professeur agrégé au département d’histoire,

Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke.

Il est jeune père de 3 enfants

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