participation

Écho d’une participation à la 102e Journée mondiale du migrant et du réfugié

 Par : Pauline Boilard, m.i.c.

L’activité dont il est question ici, a été vécue à la Cathédrale grecque melkite catholique Saint-Sauveur à Ahuntsic.

Prévue depuis des mois, dans plusieurs paroisses, diocèses et communautés religieuses, ce dimanche dernier 17 janvier, se présentait aussi dans le cadre du début de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. En conséquence, l’invitation pouvait amener une double interpellation. En effet, pour la centaine de personnes, multi-culturelles et multi-confessionnelles, joyeusement rassemblées à la paroisse Saint-Sauveur, ce fut une expérience utile et activement œcuménique qui s’y est vécue.

En grande variété, les participants chrétiens du Moyen-Orient et d’ici se sont installés autour de tables rondes, soit par paroisse ou autrement, afin d’échanger sur leur expérience d’arrivant ou d’accueillant. Le principal animateur, Brian McDonough du Service diocésain de la Pastorale sociale, a largement contribué à conduire les échanges autour de questions précises et par étapes.

Le thème de réflexion et de prière à l’ordre du jour était celui choisi par le pape François : «  Migrants et réfugiés nous interpellent ! La réponse de l'Évangile de la miséricorde ». (1)  Le texte se retrouvait sur chaque table ainsi qu’une liste de questions utiles, autant pour notre cheminement personnel que celui du groupe.

En somme, nous découvrions ensemble que les situations de l’arrivant et de l’accueillant faisaient parfois naître des questions semblables, c’est-à-dire qu’elles pouvaient  porter de semblables appels au changement. Par exemple : Le migrant était amené à exprimer les types de frontières qu’il a dû traverser, physiques et intérieures. De façon théâtrale, on a vu le migrant arriver aux frontières de son pays et se faire demander s’il voulait vraiment partir. Quelques jours plus tard, le poste d’immigration, où il arrivera, lui demandera l’inverse, à savoir s’il veut vraiment s’intégrer. Très exigeant le cheminement de l’arrivant!  « Il faut savoir compter avec le temps, car il s’agit d’une nouvelle naissance » affirmait l’évêque du lieu, Mgr Ibrahim M. Ibrahim, au Québec depuis 10 ans. Dans le même sens, Mgr Christian Lépine affirme que « l’immigration est sans retour ». Il relate alors le cas où après des années, un migrant veut retourner chez-lui; mais là-bas, il réalise que dans le même temps, tout a aussi changé; alors il revient et continue la croissance de la personne unique qu’il deviendra sans cesse.   

Les personnes qui accueillent, originellement d’ici ou migrants eux-mêmes à diverses époques, étaient également invités à nommer les frontières physiques et intérieures à dépasser pour remplir son service fraternellement et de façon constructive. Si le défi de l’arrivant est de frapper aux portes, le défi de celui qui accueille est d’ouvrir sa porte et se laisser déranger d’une façon ou de l’autre.  « Personne ne peut changer personne, mais une personne peut devenir la raison pour laquelle on peut changer. »

Quelles portes physiques ou intérieures suis-je prête à ouvrir? Cette réflexion commune a aidé à prendre conscience qu’une ouverture, une dynamique de respect, des actes de bienveillance, une charité qui assume le risque nous mènera à dépasser la « phase d’urgence », nous aider nous-mêmes et en aider d’autres à plus long terme.

Cette rencontre de réflexion et échanges s’est poursuivie en prière à l’Église-cathédrale où, entr’autre chose, nous a été donné le récit de sa construction, une œuvre de solidarité entre migrants de diverses époques et gens originellement d’ici. Cette réalité rejoint le message de Mgr Christian Lépine en entrevue : « L’aide aux chrétiens persécutés, une cause de solidarité » (2)  

Pour terminer, un repas délicieusement multi-culturel fut servi aux participants(es) qui sont restés(es) jusque là en majorité. Les hôtes ont aussi eu la bienveillante générosité d’animer l’assistance de chants et danses de pays présents, tels que la Corée, le Liban, la Syrie, l’Égypte, etc. Une rencontre inoubliable pour tous et peut-être davantage pour la famille syrienne arrivée ici depuis seulement deux semaines.

(1) http://sagesse.ca/francais/cms/uploads_pdf/4524.pdf

(2) http://diocesemontreal.org/accueil.html